Interview de Bastien Bonnarme, le photographe de surf landais

Aquashot photo de surf en Irelande
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Lorsque je l’ai rencontré, Bastien Bonnarme surveillait les plages l’été dans les Landes. Un petit boulot courant en Aquitaine quand on est étudiant. Déjà sa passion pour l’océan le dévorait : body surf, bodyboard. Tous les week-ends ou presque, il balançait son matériel dans sa petite Citroën AX et il faisait les trajets de son Mont-de-Marsan natal à l’eau, comme on dit dans le jargon. Une phrase qu’il m’a dite un jour m’a toujours suivie : « pourquoi aller à l’autre bout du monde alors qu’on a à côté de nous parmi les plus belles plages au monde? » C’est vrai, elles sont belles nos plages du Sud-Ouest…

Bastien BonnarmeAujourd’hui Bastien est photographe de surf et parcourt le planète, accompagnant les surfeurs dans leur périple. Il s’est même spécialisé dans le surf de gros (entendez par gros des vagues de la taille d’un immeuble de plusieurs étages). A en juger par ses photos qui ont déjà fait plusieurs fois la couverture de Surf Session (LE magazine des surfeurs), je vous garantie qu’il en faut pour se jeter à l’eau…

Bastien expose ses photos de surf à Darwin (Bordeaux) du 8 au 11 septembre dans le cadre du festival Océan Climax. Et vu qu’ici on parle de Passion, on a voulu vous emmener à la rencontre de ce voyageur intrépide amoureux de l’eau avec un brin de folie.

Bastien, comment en es-tu arrivé à faire de la photo de surf ?

J’ai découvert la photo au début de mes études en récupérant un appareil photo argentique de mon père. Durant les vacances d’été, je travaillais comme sauveteur sur les plages landaises.

Ma passion pour l’Océan et la photographie ont alors au fil des ans pris de plus en plus de temps dans ma vie. A la fin de mon cursus, j’ai eu l’opportunité de pouvoir travailler pour une agence photo. Mon premier job était à Hawaii où j’ai réalisé à la suite de ce séjour mes premières photos. C’est là que tout a commencé !

Ta spécialité c’est d’accompagner des surfeurs de gros. Est-ce que tu peux décrire ta première expérience marquante en la matière ?

Je précise que la plupart du temps je les accompagne à la nage mais je peux également utiliser, si les conditions ne le permettent plus, un jetski ou un bateau.

Ma première expérience marquante était en Irlande, j’accompagnais deux surfeurs de grosses vagues : Benjamin Sanchis et Eric Rebière. C’était la première fois que je voyais d’aussi grosses vagues (entre 8 et 10 m sur les plus grosses), sur le spot de Mullaghmore.

22 heures de nage dans une eau à 7-8 °C en 3 jours, c’était très dur.
Palmes arrachées et caisson photo perdu… J’ai eu la chance de vivre une expérience hors du commun, pleine d’adrénaline et de visions extraordinaires

La veille du « gros jour » , le jetski qui m’était destiné est tombé en panne. Le soir, à table, j’ai demandé quelle était la solution, je n’ai pas eu de réponse… Nuit blanche… Le lendemain, j’avais deux choix : shooter depuis la falaise qui était à mon goût bien trop loin de l’action ou tenter de nager.

J’ai pris la deuxième et je ne l’ai pas regretté ! 22 heures de nage dans une eau à 7-8 °C en 3 jours, c’était très dur.
Palmes arrachées et caisson photo perdu (malgré l’attache au poignet) après avoir pris une grosse série sur la figure, c’est Benjamin qui le retrouvera au milieu de l’océan avec les meilleures photos du trip.

Cependant j’ai eu la chance de vivre une expérience hors du commun, pleine d’adrénaline et de visions extraordinaires. J’ai compris à ce moment que je pouvais recommencer, aller plus loin.

Billabong Adventure surf Irelande

Billabong Adventure Irelande – Crédit Bastien Bonnarme

Avant d’aller à l’eau, quelles pensées te traversent l’esprit ?

Je pense au plaisir que je vais prendre, à ce moment extraordinaire que je vais avoir la chance de vivre. Egalement à ma copine, ma famille ou mes amis avec qui j’aimerais partager ce moment. J’essaie de mentaliser le type d’images que je vais aller chercher. Je prends en considération le danger du moment, je réfléchis aux situations et surtout aux solutions que je dois apporter si un accident arrive.

Cette semaines tu exposes tes photos à Darwin dans le cadre du festival Ocean Climax. Qu’est-ce qu’on y verra ?

J’ai la chance de pouvoir exposer durant le festival quelques images tirées de mon hiver à Hawaii et en Californie qui sont tirées en grand format sur les murs de la Caserne Niel. L’environnement est extraordinaire et se prête parfaitement à ce type d’initiatives. Je tiens à remercier Philippe Barre pour son initiative et sa démarche, l’équipe des Sauvages et tous les bénévoles du Festival sans qui tout cela n’aurait pas été possible.

Surf d'hiver en Californie

Winter surf trip – Crédit Bastien Bonnarme

Si tu devais choisir une photo qui te plait particulièrement ou dont l’instant a marqué ta vie ?

Difficile de répondre à ta question pour la simple raison que j’ai déjà eu la chance d’avoir vécu une multitude d’aventures incroyables remplies de rencontres, découvertes, partages, apprentissages, échanges, plaisir et adrénaline.
Je dirais que c’est tout simplement la photo que je rêve de faire demain !

Ta prochaine actu ?

Une expo à Paris et peut-être un trip en Guinée Equatoriale.

Tu nous révélerais ton spot préféré dans la région ?

La vague de La Nord à Hossegor dans les Landes. J’aime y partager avec mes amis les grosses houles d’hiver même si mon niveau de surf est moyen. S’en suivent généralement un moment de partage autour d’un verre ou un repas où nous nous amusons d’un moment de la session : un wipeout (chute au take off), une bouffe, un tube, une belle vague…

Ok merci beaucoup pour cette interview Bastien et encore bravo pour ton exposition !

Festival Ocean Climax

Du 8 au 11 septembre
Darwin-Ecosystème
87 quai des queyries 33100 Bordeaux
http://oceanclimax.fr

Le site de Bastien Bonnarme

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