Tintin et les 6 000 albums en saintongeais

Tintin en saintongeais
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Maryse Guédeau, ambassadrice du patois local charentais, a adapté deux albums du célèbre reporter d’Hergé en saintongeais. Et très rapidement, Tintin a trouvé ses lecteurs en langue régionale.

Des aventures, il en a connu Tintin… De l’Amérique au Tibet en passant par la lune. Et depuis 2013, v’là-t’y-pas qu’il s’installe benèze en Haute-Saintonge. Dans les terres de la Charente-Maritime, un peu au nord du département, le célèbre reporter a rencontré une fervente ambassadrice du Saintongeais, patois local reconnu langue de France depuis 2010, Maryse Guédeau. Après avoir bouclé un dictionnaire de Saintongeais, elle s’est lancée un défi : « C’est bien beau de faire des lexiques mais est-ce que cette langue peut vraiment s’appliquer ? », s’est-elle demandée.

3 000 exemplaires d’un coup

Elle demande alors à Casterman les droits pour adapter un premier album d’Hergé, L’île noire ou L’ilate Negue qui lui a donné le feu vert à condition d’en imprimer 3 000 exemplaires d’un coup. Oh punaise, quel pari, dirait-on en Charente-Maritime ! Mais la notoriété de Tintin a aidé et la souscription que Maryse Guédeau a vite fédéré l’enthousiasme des charentais-maritimes, pas peu fiers de voir Tintin et Milou parler leur patois local. « On a même été dévalisé. Tintin reste Tintin, il est intemporel et le Saintongeais colle bien au langage utilisé par Hergé », analyse Maryse Guédeau qui a su, également, mobiliser collectivités et institutions locales autour de son projet. « Les gens me connaissent pour être l’illuminée qui va oser faire ce genre de choses », en rigole-t-elle.

On a même été dévalisé. Tintin reste Tintin, il est intemporel et le Saintongeais colle bien au langage utilisé par Hergé

Les albums de Tintin en saintongeais

Les truculentes insultes saintongeaises

Deux ans plus tard à peine, elle récidive avec l’adaptation de Coke en Stock ou Charboun apiloté. Nouveau défi cette fois-ci : celui de retranscrire la fameuse gouaille du Capitaine Haddock. « J’ai cherché des insultes en Saintongeais, et c’est dire s’il y en a ! J’y pensais même la nuit et j’ai tellement ri à chercher le nom d’oiseau le plus adéquat. Ce capitaine est hilarant », se souvient celle qui a mis en moyenne six mois à retranscrire chaque album. Guidée par deux contraintes : le respect du texte d’Hergé et celui de la taille des bulles. Mais cette expérience a conforté ce qu’elle affectionnait dans ce patois : « Ca s’adapte bien car c’est une langue qui pétille, qui est très évocatrice ».

J’ai cherché des insultes en Saintongeais, et c’est dire s’il y en a ! J’y pensais même la nuit et j’ai tellement ri à chercher le nom d’oiseau le plus adéquat. Ce capitaine Haddock est hilarant

Tintin et le capitaine Haddock parlent Saintongeais

Si Tintin parlait déjà québecois, portugais ou breton, Maryse Guideau a semble-t-il eu le nez creux de le faire parler saintongeais puisque le second album pour lequel elle est encore en promotion part aussi comme des petits pains. Quant à découvrir de nouvelles aventures traduites en langue des cagouillards, ce n’est pas l’envie qui manque… Et elles pourraient peut-être même se trouver chez les Gaulois si, par toutatis, Asterix et Obélix voulaient bien jhavasser en Saintongeais !

Pour les curieux qui voudraient commander un exemplaire, rendez-vous sur www.xaintonge.fr

Maryse Guédeau

Tintin traduit par Maryse Guédeau

27 commentaires sur “Tintin et les 6 000 albums en saintongeais
  1. Avatar Nicolas Hanny dit :

    Un suberbe travail ! N’en déplaise à Daniel Duret, oui, le patois Saintongeais est reconnu langue de France pour ses particularités grammaticales, son riche champs lexical, son unité territoriale…

    1. Avatar Daniel Duret dit :

      Aucune grammaire précise, aucune syntaxe établie, juste dau parler à pieine goule…

      O fait 68 ans que j’le pratique , et je sais de quoi j’cause…

      1. Avatar Laure Lizlow dit :

        Heureusement que d’autres que vous s’en préoccupent….

      2. Avatar Nicolas Hanny dit :

        Jhe voués bin que jh’tomberons point d’accordance. Jhe m’parmets d’vous signaler les travaux de Doussinet, Jhonain, Musset et pis le travail de Xaintonghe otou. Créyez vous que parce qu’ine langue est orale et point écrite al esiste pas ? Les Gaulois deviant pont causer alors, les aborigènes d’Australie otou et in grouée d’out arbigheois d’au monde entier. Par cont’, olé bin vrai, ine langue sans grammaire ni syntaxe, ni vocabulaire qu’on arrive à causer pendant 68 ans en réussissant à s’faire comprenre, pour sur, olé t ine esploit thieu! Chapiâ l’arrtiss’ ! Ayeu, jh’nous r’teurvrons ptet en enfar !

        1. Avatar Daniel Duret dit :

          Pareil pour vous aussi… Le seul but de cet jargouillage et de sous estimer la langue de la culture: le français. Médire dessus en la déformant ! Au point d’atteindre le ridicule comme vous ici… Les peuplades anciennes ont toutes eu une écriture et quand au gaulois !!!! Aussi variées que leurs origines.

          1. Avatar Laure Lizlow dit :

            Nous allons donc nous cotiser pour vous offrir un Bescherelle por la neu!

          2. Avatar Nicolas Hanny dit :

            Ah bin, jh’avons la in anthropologue de peurmière bourre, in érudit ! Vous racontez n’importe quoi. Non, les gaulois n’écrivaient pas. Seuls les druides le faisaient et en grec, pas dans leur langue orale (langues orales multiples, puisque “les Gaulois”, comme vous le soulignez, n’existent pas vraiment et que le terme a été inventé par César pour marquer, dans la guerre des Gaules son mépris de la multitude de tribus qu’il a conquise). Quant à la langue française, elle, a été formée et normée sur le tard, alors qu’elle était déjà écrite et parlée sous bien des formes. Il y a encore aujourd’hui (j’en ai rencontré), des peuples qui parlent une langue qui n’est pas écrite. Non que le peuple soit inférieur, mais c’est tout un système cognitif qui est différent. Toujours, je dis bien TOUJOURS, les langues sont parlées avant de s’écrire, et toutes n’ont pas été écrites ! NON, NON et NON ! Et le patois a commencé à s’écrire, oui monsieur, sur les cahiers de doléances, quand ça devenait nécessaire, par des gens maîtrisant mal le français et laissant dans leurs écrits des traces de leur langue parlée. Puis sont arrivés des gens plus instruits (pas meilleurs que les autres, mais ayant eu la chance d’aller à l’école). Ceux là, voyant que cette école en formant le peuple au Français républicain, détruisait du même coup les différentes langues de France (les patois, les dialectes, comme vous voudrez les appeler), ces gens instruits disais-je ont commencé à consigner les traits de ce langage (voir, j’insiste, Doussinet, Musset, Jhonain, et même Gauthier sur ses caricatures paysannes ) pour ne pas en perdre la trace. Evidemment, le patois Saintongeais est proche du français (c’est une langue d’oil, comme lui), pour autant, ces particularités lui confèrent un statut de LANGUE, au sens le plus large du terme. Quand bien même on ne considérerait le patois que comme du “Français déformé”, bon nombre de langues ne sont que la déformation d’autres… Ainsi, l’espagnol, l’italien et le français sont tous du latin plus ou moins “déformé”. Soyez aussi désagréable que vous le désirez, mais ne dites pas n’importe quoi, des gens qui ont soif de savoir pourraient vous lire et pire, vous croire…. Mais il me semble que je gaspille mon énergie. Je n’ai pas compris “langue de la culture”, un jargouillage innommable Monsieur…

          3. Avatar Daniel Duret dit :

            Putain, tu t’y est mis mon gros… Tu peux dire ce que tu veux, pêché de ci de là dans les histoires et essayer de les faire coller au chérantais, n’empêche et pour l’avoir vécu de l’intérieur dans une petite ferme de crève misère, je maintiens que ce langage est dérisoire. La preuve il n’est utilisé que pour faire rire grossièrement dans des piécettes de théâtre ou, du temps de Commandon dans des sketches comiques. Pareil pour Goulbenèze.
            Sa structure qui se fout de l’orthographe ne sert qu’à moquer une langue dominante réclamée par l’administration et la bourgeoisie. Beaucoup s’en servent pour croire rabaisser l’autre ou l’écarter de la troupe. Nul besoin de grammaire pour ça.
            En plus il trahit une forme de conservatisme paysan assez désagréable.

          4. Avatar Nicolas Hanny dit :

            Oups, vous vous oubliez et devenez vulgaire. Mes arrières grands parents travaillaient la terre, pas la leur qui plus est. Je suis fier de cette langue qui était la leur et dont je suis heureux de retrouver des traces. Oh non, pas de mépris pour ma part, une véritable admiration pour une culture particulière et indépendante. Oui, je m’y mets, je ne réduis pas, ne raccourcis pas, n’expédie pas, je travaille à plus de compréhension, ça réduit la haine et l’aigreur. Renseignez-vous sur Goulbenèze. Oui, il était issu d’une grande famille fortunée, et oui, il a mangé la grenouille parce qu’il ne voulait pas monnayer sa rencontre avec ce peuple saintongeais qu’il aimait tant. Pour ce qui est de l’humour, sans doute êtes vous d’accords avec Staline pour dire qu’un pays heureux n’en a pas besoin… Vous êtes trop aigri monsieur. Le patois ne me fais pas toujours rire, certains en sont des orphèvres et atteignent une dimension poétique rare (décidément, lisez Musset…) Mais vous êtes complexé par vos origine et persuadé que le monde conspire pour vous moquez. Je suis triste pour vous…

          5. Avatar Daniel Duret dit :

            Olé toi qui t’égare, mon pauv’ gars…

            Si tu connaissais ma vie tu la fermerais bien juste.

            Quant à l’humour, j’en connais mais qu’toi et olé pas ça qui m’dérange, sauf l’humour de bœufs de certains voulant imiter le paysan local.

            Lâche me la grappe…

          6. Avatar Nicolas Hanny dit :

            Ah bah ! Voués tu qu’o s’écrit !

          7. Avatar Nicolas Hanny dit :

            Un petit dernier, pour le route et pour illustrer la finesse de la langue Saintongeaise, une fable par Burgaud des Maret, sans vulgarité et sans humour de boeuf. Bonne lecture mon ami. Cet auteur était de Jarnac, je suis surpris que tu ne le connaisses pas.

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          8. Avatar Daniel Duret dit :

            Olé bin la preuve de c’que j’avance !

            Le talent c’est La Fontaine…
            Le copiste c’est Des Marets… qui veut faire le malin et qui pense en faire un truc rigolo !

            Mais qui peut rire d’un truc pareil, au phrasé ridicule et illisible.
            Sans tenue et à l’orthographe hasardeuse…

            De Jarnac j’ai surtout connu les grands bourgeois, les fils de… Ton Beurgot en était un, j’me doute…

          9. Avatar Nicolas Hanny dit :

            Vous ne faites la preuve de rien…

            Comme Lafontaine avait lui-même copié Esope, qui avait lui même tiré ses fables des contes populaires oraux… Et Des Marets n’essaie pas d’être drôle, mais de transcrire une atmosphère, comme La Fontaine avant lui.
            En le lisant correctement à haute voix, on décèle le rythme du texte, sa sonorité harmonieuse. Bref, une langue orale devient une langue écrite, littéraire.
            Pour la graphie, c’est effectivement compliqué, et les auteurs ont du mal à s’accorder. Pour moi, la plus claire est celle de Doussinet.

            Pour la touche d’aigreur sur Jarnac, c’est encore votre mal être qui s’exprime, je passe.

          10. Avatar Daniel Duret dit :

            T’aimes bien avoir le dernier mot, mon p’tit, en voulant casser même…

            Tu me gaves…

          11. Avatar Nicolas Hanny dit :

            Sarviteur.

          12. Avatar Nicolas Hanny dit :

            M’est avis que vous ne connaissez pas les auteurs saintongeais, Burgaud des Marets, Doussinet….ce dernier a publié une grammaire saintongeaise où justement il démontre que c’est une langue toute à fait construite. Quant à ce que vous ne connaissiez pas le vocabulaire saintongeais, ça c’est autre chose.

          13. Avatar Philippe dit :

            quant au… ? (t pas d), élémentaire

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